Réparation de la coiffe des rotateurs
La coiffe des rotateurs est formée de 5 tendons d’avant en arrière) :
- sous scapulaire
- long biceps
- sus épineux
- sous épineux
- petit rond
Ces muscles s’insèrent sur l’omoplate et viennent fusionner pour former une chape musculo-tendineuse qui vient « coiffer » la tête de l’humérus puis s’insérer sur les tubérosités (trochiter et trochin).
Elle passe sous une voûte ostéo-ligamentaire formée par l’acromion, la clavicule et le ligament acromio-coracoïdien.
A – Tendinopathie non rompue
Ces tendons peuvent dégénérer avec l’âge. Cette dégénérescence commence en général à leur partie la plus fragile qui est l’insertion du sus-épineux sur le trochiter. Elle peut être favorisée par différents facteurs comme l’hyper-utilisation professionnelle ou sportive (plâtrier, peintre, musculation) ou par des facteurs anatomiques et notamment l’agression par la voûte acromiale encore appelée conflit sous-acromial. Cette pathologie est fréquente après 40 ans.
Les douleurs peuvent survenir après l’effort et devenir progressivement permanentes, associées très souvent à des douleurs nocturnes.
L’examen clinique permettra d’orienter le diagnostic. Il sera complété par des radiographies qui permettront de préciser notamment l’importance du bec sous-acromial et éventuellement par une échographie qui pourra donner une évaluation sommaire de l’état de la coiffe des rotateurs. L’examen clinique recherchera l’absence de signes en faveur d’une rupture de la coiffe des rotateurs.
Le traitement médical comprend 1 ou 2 infiltrations de corticoïdes au niveau de la bourse sous-acromiale associées à une rééducation adaptée.
En cas d’échec du traitement médical bien conduit pendant plusieurs mois, se pose le problème d’une éventuelle intervention qui sera réalisée sous arthroscopie. Le bilan sera complété par un arthroscanner de manière à éliminer formellement une rupture de la coiffe des rotateurs.
Le principe de l’intervention consiste à régulariser une rupture partielle et à « augmenter la hauteur du plafond » en rabotant une partie de l’acromion (acromioplastie antéro-inférieure).
Elle sera réalisée sous contrôle arthroscopique grâce à une fraise motorisée. Ce geste peut être réalisé sous anesthésie loco-régionale ou générale (ou une association des deux). L’intervention dure environ 30 minutes et nécessite deux journées d’hospitalisation.
Il n’y a aucune immobilisation post opératoire. La rééducation doit êter régulière.
B – Tendinopathie rompue
Cette usure progressive de l’extrémité distale des tendons de la coiffe des rotateurs peut conduire progressivement à une rupture complète entraînant douleurs et perte de force.
Outre les signes de conflit sous-acromial, l’examen clinique va mettre en évidence des signes en faveur d’une rupture de la coiffe des rotateurs. L’arthroscanner ou l’arthro-IRM confirmeront ce diagnostic.
La décision d’opérer sera prise en fonction de l’importance de la rupture, de l’âge du patient et surtout de son âge physiologique et de son niveau d’activité. La réparation de cette rupture sera plus facile et donnera de meilleurs résultats et moins de récidive, si la rupture n’est pas trop étendue avec des corps musculaires ayant peu de dégénérescence graisseuse.
La réparation sera réalisée sous arthroscopie et nécessite une hospitalisation de 48 heures. Des ancres résorbables, porteuses de fils de suture, sont mises en place au niveau des tubérosités. Le chirurgien s’aide de ces fils pour réaliser la réinsertion après avivement de la zone d’insertion. Cette réparation est complétée par une acromioplastie antéro-inférieure comme précédemment.
Le membre supérieur est immobilisé pendant six semaines par une attelle coude au corps ou par un gilet d’abduction en fonction de l’importance de la rupture.
Le patient devra poursuivre une rééducation régulière en travaillant les amplitudes articulaires passives sans aucune limitation. Le travail actif complet ne sera autorisé qu’après la 6ème semaine post-opératoire.
A côté de ces ruptures dégénératives d’apparition progressive, existent des ruptures dites traumatiques pures où le patient sans antécédent douloureux, a subi un traumatisme important de son épaule. Ces ruptures traumatiques survenant sur un tendon sain et souple évoluent très vite vers une rétraction importante rendant la réparation parfois très difficile. Elles doivent donc être prises en charge rapidement et réparées le plus vite possible surtout chez les patients jeunes.