Chirurgie de la rotule
La rotule est située à la partie antérieure de l’articulation entre le tendon quadricipital en haut et le tendon rotulien en bas qui
s’attache sur la tubérosité tibiale antérieure (TTA). Sa surface profonde s’articule avec la trochlée du fémur qui est creusée pour que la rotule reste centrée lors des mouvements de flexion-extension du genou. Elle est attirée en dehors par la traction du quadriceps et de l’aileron externe, et par le décalage entre l’axe de la TTA et de l’axe de la gorge de la trochlée (TA-GT). Elle est maintenue en dedans par le muscle vaste interne (VI), l’aileron rotulien interne (AI).
Une malformation osseuse (creusement insuffisant de la trochlée, excentration excessive de la TTA) et/ou une mauvaise tension d’un ou plusieurs de ces éléments favorisent l’instabilité de la rotule.
La luxation de la rotule
La luxation de la rotule constitue un accident douloureux et impressionnant, surtout lors du premier épisode. Le genou est déformé (avec une bosse sur le côté), douloureux et bloqué. Il faut chercher à réduire cette luxation, soi-même, ou en se faisant aider par son entourage. Il suffit habituellement d’allonger doucement et progressivement le genou, pour que la rotule revienne à sa place. Si la réduction est impossible, elle sera realisée par un médecin dans un service d’urgences. La répétition ultérieure des luxations constitue ce qu’on appelle la luxation récidivante.
Des explorations complémentaires (Radios des genoux, Scanner) sont nécessaires pour déterminer les causes de l’instabilité et proposer un traitement chirurgical.
La correction chirurgicale de la rotule instable nécessite souvent plusieurs gestes associés. Il est commode de les regrouper en gestes effectuant une correction des anomalies osseuses et en gestes effectuant une correction des anomalies des parties molles.
En l’absence d’instabilité, l’articulation fémoro-patellaire peut n’être « que douloureuse ». La survenue de ces douleurs est favorisée par des anomalies anatomiques comme celles vues dans les instabilités rotuliennes. Dans ce cas le traitement sera d’abord médical (rééducation, semelles, genouillère, injections intra articulaires). Il faut rester prudent sur les indications opératoires qui ne seront envisagées que devant l’échec du traitement médical.
Chirurgie de la rotule : Corrections Osseuses
La transposition de la tubérosité tibiale antérieure est un geste osseux qui a pour but de médialiser et éventuellement d’abaisser une rotule trop excentrée. Elle se fait en détachant la tubérosité tibiale antérieure , et en la vissant plus en dedans et /ou plus bas.
La trochléoplastie (creusement de la trochlée) : elle a pour but l’amélioration de la stabilité de la rotule en creusant une trochlée plate pour lui rendre sa concavité, et ainsi son effet rétentif pour la rotule. Ses indications sont rares, réservées à des dysplasies très importantes de la trochlée (trochlée convexe).
Chirurgie de la rotule : Plastie des ailerons
La plastie des ailerons peut être réalisée de manière isolée si les anomalies osseuses sont peu importantes ou être associée de manière systématique, à une transposition de la TTA.
Si la rotule est douloureuse et peu ou pas instable, on réalisera sous arthroscopie une simple section de l’aileron externe associée à une plastie de retension de l’aileron interne par des points passés sous arthroscopie et noués en sous-cutané.
Une nouvelle technique a été développée depuis quelques années pour les instabilités rotuliennes importantes. Il s’agit d’une plastie plus solide de l’aileron interne utilisant le droit interne(MPFL Plasty pour médio patello-femoral ligament plasty).
Le tendon du droit interne est prélevé au stripper comme pour les plasties du LCA. Il est fixé à l’aide de deux ancres résorbables au bord interne de la rotule puis ses deux extrémités sont mises en tension dans un tunnel borgne par une vis interférentielle résorbable au bord interne du condyle interne. Les abords sont limités à trois incisions de 1 cm.
Le patient reste 48 heures à la clinique et peut marcher avec appui sous couvert de l’attelle et des cannes pendant trois semaines.
La reprise sportive ne pourra pas être envisagée avant le troisième mois post-opératoire. Cette technique récente est très intéressante car assez légère et très efficace sur la stabilité rotulienne.