Prothèse du genou
Les premières prothèses du genou sont apparues il y a une trentaine d’années. Elles ont transformé la vie de ces patients qui, jusqu’à leur apparition, ne pouvaient plus marcher que quelques mètres au prix de vives douleurs.
Lorsque la douleur, l’impotence ou les épanchements s’aggravent, et que les traitements médicaux (anti-inflammatoires, infiltrations, viscosupplémentation) sont inefficaces au point de gêner la simple station debout, la montée d’escaliers ou la marche, il faut envisager la mise en place d’une prothèse du genou.
La décision appartient au patient en fonction de l’importance de sa gêne fonctionnelle.
Le chirurgien va remplacer la totalité (Prothèse Totale du Genou ou PTG) ou une partie (Prothèse Uni-compartimentale ou PUC) des surfaces articulaires du fémur, du tibia parfois et de la rotule par une prothèse qui se compose de deux ou trois implants différents :
La prothèse fémorale en alliage de chrome-cobalt va glisser et rouler sur le plateau tibial en polyéthylène
La prothèse tibiale qui comprend elle même deux parties :
- un plateau métallique en alliage de chrome-cobalt ou en titane ancré dans le tibia.
- un plateau en polyéthylène qui repose sur le plateau métallique tibial. Ce plateau peut être fixe ou rotatoire.Il assure le frottement entre le tibia et le fémur.
La prothèse de la rotule en polyéthylène, n’est utilisée que si le cartilage rotulien est très usé.
La mise en place d’une prothèse est actuellement un acte courant, bien codifié, qui dure en moyenne entre une heure et une heure trente suivant les difficultés rencontrées.
Signature-FSa mise en place est réalisée le plus souvent avec des ancillaires classiques s’appuyant sur des visées intra-médullaires en fonction de la planification préopératoire.
Plus rarement, elle peut être réalisée en s’aidant d’un système informatisé (chirurgie assistée par ordinateur) qui permet un positionnement très précis des pièces prothétiques. Ce peut être soit un système de pose fabriqué spécifiquement avant l’intervention à partir de l’ IRM du patient soit un système de navigation utilisée pendant l’intervention.
Le contrôle de la douleur post-opératoire est assuré par des protocoles stricts de lutte contre la douleur et surtout par l’anesthésie locorégionale écho-guidée avec ou sans cathéter péri nerveux, permettant l’analgésie post-opératoire du membre opéré. Un traitement médical systématique par anticoagulants et port de bas de contention vous sera prescrit pour prévenir le risque de phlébite
Prothèse Uni-Compartimentale
Si les lésions du genou sont limitées au coté interne ou au coté externe de l’articulation on peut se contenter de remplacer seulement les surfaces articulaires de la partie atteinte.
Les indications des PUC sont les suivantes : atteinte isolée d’un des compartiments fémoro-tibiaux et donc autres compartiments sains, ligaments croisés intacts, indice de masse corporelle inférieur à 30, pas de raideur du genou, déviation inférieure ou égale à 15°.
Comme nous l’avons plus haut, cette prothèse comporte un implant fémoral, un implant tibial et un patin qui ne remplacent que « la moitié du genou ».
L’incision et la voie d’abord sont moins importantes qu’il y a quelques années en raison de l’évolution du matériel et des techniques de pose : c’est ce que l’on appelle les techniques mini-invasives (MIS pour Minimal Invasive Surgery).
Cette technique associe une incision cutanée de 6-8 cm, une ouverture du genou sans inciser les tendons ou les muscles sur plus de 1 cm, un écartement sans retournement de la rotule, et un matériel de pose qui a évolué pour s’adapter à cette mini voie d’abord.
Elle permet ainsi une récupération plus rapide de la fonction du genou opéré, une diminution de la douleur et de la perte sanguine.
Une fois les coupes osseuses réalisées, et les implants d’essai positionnés, on vérifie l’équilibre ligamentaire et la stabilité au cours de la flexion du genou.
Tous ces avantages combinés aux protocoles anti-douleur permettent des suites opératoires plus simples et une durée de séjour plus courte à l’hôpital.
La Prothèse Totale
La récupération de votre sang est assurée pendant et immédiatement après l’opération (Cell Saver), ce qui permet de diminuer les transfusions.
La prothèse remplace complètement l’articulation, à l’exception de la rotule qu’on peut le plus souvent (si le cartilage est encore de bonne qualité) ne pas rothéser par bouton en polyéthylène.
Outre la reconstruction de l’articulation, l’intervention permet de réduire les déformations pré-opératoires en varus ou en valgus du membre inférieur.
Une fois les coupes osseuses réalisées, et les implants d’essai positionnés, on vérifie l’équilibre ligamentaire, la stabilité et le bon centrage de la rotule au cours de la flexion du genou.
Le resurfaçage de la rotule par un bouton en polyéthylène n’est pas obligatoire.